jeudi 12 août 2010

Jamaica : un cinema red, gold and green (5/6)


Buzz : C'est la saison des cyclones dans la Caraïbe mais il fait toujours aussi beau à Negril, Jamaica, merci. Je poursuis donc mon passage en revue de la Jamaïque dans le 7e art (découvrez notre dossier Jamaica) et aujourd'hui, je vais vous parler de la production locale. Non, pas celle de ganja mais bien la production de films.


A l'inverse de la scène musicale, très active, l'industrie du cinéma est quasi-inexistante sur l'île. Pourtant deux films sortent du lot et ce n'est pas un hasard si leur succès est largement dû au fait qu'ils décrivent chacun la société jamaïcaine sur fond de reggae.

The Harder They Come (1972) est ce qu'on peut appeler un film culte. Réalisé pendant deux ans (au gré des financements) par Perry Henzell, il raconte l'histoire d'Ivan, un jeune campagnard qui débarque à Kingston, tente de percer dans l'industrie musicale, se fait arnaquer, emprisonner et finit par devenir l'ennemi public numéro un. Jimmy Cliff interprète le jeune homme naïf devenu bad bwoy. La B.O. est impeccable (Jimmy Cliff, Desmond Decker, The Maytals...) mais surtout la réalisation, un peu à l'arrache, rend le film très réaliste. D'autant qu'il décrit avec justesse l'état de la société jamaïcaine dans les années 70. Bref, c'est un must.


Du reggae au dancehall

Plus de vingt ans plus tard, la vidéo HD permet à la société Palm Pictures de réaliser Dancehall Queen (1994). Cette fois-ci, le personnage principal est une mère de famille qui, pour élever ses enfants, devient danseuse dans les boîtes en plein air (une dancehall queen, quoi) de Kingston. Le dancehall (ou ragga, comme on dit chez nous) a remplacé le reggae. Malgré une B.O. au top, l'histoire est plus naïve et la réalisation plus maladroite que celles de The Harder They Come. Il n'empêche. Le film cartonne en Jamaïque puis obtient un succès (certes, relatif) à l'international auprès de la diaspora et des fans de reggae. A tel point que la boîte de prod lancera un autre film, Third World Cop, mettant en scène une sorte d'Inspecteur Harry tropical, mais le film ne fera pas autant recette que le premier.




Avec plus de moyens, l'acteur Idris Elba, qui est également DJ, est passé derrière la caméra pour réaliser Yardie. Un film au titre explicite puisque c'est le surnom que se donnent les Jamaïcains (de "yard", la cour en anglais et par extension, la Jamaïque). Un film où musique et violence accompagnent le parcours d'un jeune homme.



A noter que l'explosion du reggae dans les années 70 se traduira par la réalisation de plusieurs documentaires et fictions autour de Jah music. Citons Rockers, Countryman ou, plus près de nous, Made In Jamaica et en 2019 Inna de Yard. 



Enjoy, man !

Anderton

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