mercredi 1 décembre 2010

A Bout Portant : Fred Cavayé a bon partout


En salles : Ce mercredi 1er décembre, la meilleure façon de braver l’hiver est d’aller se prendre une bonne suée devant  A Bout Portant : LE polar français de l’année, et même l'un des tout meilleurs films français de 2010. Fred Cavayé envoie du concentré en 1h25 chrono. Pas de chichi, 3 acteurs au top (Gilles Lellouche, Roschdy Zem et Gérard Lanvin), une histoire nerveuse, de l’action tendue : bref un Fisherman’s friend de 100 kilos !


Cavayé lâche le pitbull


L'histoire : Samuel et Nadia sont un petit couple bien mimi ; lui est bientôt infirmier et elle, attend leur premier enfant. Mais tout bascule lorsque Nadia se fait kidnapper sous l'œil impuissant de Samuel. A son réveil, son portable retentit : il a trois heures pour sortir de l'hôpital dans lequel il travaille un homme sous surveillance policière. Le destin de Samuel est désormais lié à celui de Sartet, une figure du banditisme activement recherchée par tous les services de police. S'il veut revoir sa femme vivante, Samuel doit faire vite...

Sans doute la qualité principale du film vient de son rythme. Histoire pleine de rebondissements, montage chirurgical. En résumé, au premier plan, on prend une porte dans la gueule et elle ne se referme qu’à la fin, un peu comme si un pitbull te gnaquait la jugulaire pour ne te relâcher que quand la lumière s’allume. Du cinéma au taquet, debout sur l’accélérateur, qui fait mal, que l’on prend en pleine face. 

Tiercé gagnant

Et puis, il y a les comédiens. Gilles Lellouche assure : rôle physique (il court, il court, le Samuel) mais aussi psychologique et l'acteur parvient à rendre crédible un Monsieur Tout le Monde qui se révèle assez couillu pour se servir d'un flingue et faire face aussi bien aux flics qu'aux bad guys. Force et vulnérabilité, un mélange pas facile à faire passer ! Roschdy Zem, lui, confirme une fois de plus qu'il est un des tout meilleurs comédiens français. Economie de paroles et de gestes, puissance du regard. Là encore, il fallait arriver à incarner un bandit implacable donc inquiétant mais également humain (et ouais). Quant à Gérard Lanvin, il campe un flic dont on sent tout de suite que c'est un bel enculé. Regard laser sur voix d'outre tombe. C'est bien simple, il fait descendre la température dans la salle à chacune de ses apparitions.

Le reste de la troupe est au niveau du trio. Côté esthétique, Cavayé soigne sa mise en scène en nous évitant la caméra qui tremblotte en permanence ( le gros défaut de beaucoup de thrillers). Les plans sont soignés. Belle photo pour une ambiance hyper-réaliste. Crue, dure. Avec quelques beaux moments de pur cinéma, dont une sublime séquence sur fond d'opéra. Du grand art, on vous dit !

Notre conseil : Respirez avant d’entrer.

Marcel Martial (surentraîné) et Anderton (sous-ventilé)

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