jeudi 20 janvier 2011

Susannah York is dead, tout le monde s’en fout – pas moi !


Artistes : L’actrice britannique Susannah York est décédée ce week-end à 72 ans, et tout le monde s’en fout, à part quelques indécrottables quarantenaires biberonnés au cinéma US des 70’s. Comme moi, j’avoue ! Quelques souvenirs lointains – mais émus ! – de ciné-club ou de film de dimanche soir reviennent à ma mémoire….


Souvenirs lointains d’Images

Car qui se souvient qu’elle avait décroché le Prix d’interprétation féminine au Festival de Cannes en 1972 (face à… Jean Yanne, côté masculin, pour Nous ne vieillirons pas ensemble !) pour un rarissime film d’Altman, Images ? Film dans lequel l’actrice incarnait à la perfection une femme sombrant peu à peu dans la dépression et la schizophrénie. Dans un rôle à la Gena Rowlands ou à la Faye Dunaway versant Portrait d’une enfant déchue de Jerry Schatzberg, elle y était carrément sublimée par la caméra d’Altman, alors en pleine phase expérimentale : musique, effets de couleur, montage, mélange d’images réelles et de flashs mentaux - un film passionnant, dans la lignée de ses Trois femmes. Du Bergman ou du Resnais sous LSD, quoi ! Une œuvre dans laquelle elle s’était impliquée au point d’en avoir également écrit le scénario.

Mais Susannah York, c’était aussi deux autres films majeurs : Tom Jones (1963) – pas le chanteur, mais le héros des aventures picaresques d’un libertin du XVIIe siècle, d’après le classique de Fielding, et incarné alors par Albert Finney, dans l’éclat de sa jeunesse. Susannah y était à croquer, ce que ne s’empêchait pas de faire Albert Finney. Paillard, jouissif et libertin, un énorme succès populaire en son temps.

Davantage Faye Dunaway que Vanessa Redgrave

Enfin, elle a accompagné Jane Fonda dans sa descente aux enfers d’On achève bien les chevaux, rôle pour lequel elle a décroché une nomination à l’Oscar du meilleur second rôle. Parmi la cinquantaine de films qu’elle a tournés, citons également les deux premiers Superman – la mère de Clark Kent, c’est elle !

Bref, la longévité de sa carrière, son air mutin et libertin, mais également la force de ses engagements politiques et féministes, classent cette figure du cinéma des 70’s comme une véritable icône, plus proches d’une Jill Clayburgh ou Faye Dunaway que d’une Glenda Jackson ou Vanessa Redgrave.

Travis Bickle










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