jeudi 15 septembre 2011

Et Maintenant, on va où ? : un diamant à cinq facettes


En salles : Impossible de faire l’impasse sur Et Maintenant, on va où ?, le deuxième film de Nadine Labaki qui est sorti mercredi sur grand écran. Ce magnifique film a été présenté au Festival de Cannes (Catégorie Un certain regard) puis au festival du film romantique de Cabourg en juin 2011, où il a reçu le prix du public.



L’histoire : un petit village du Liban est partagé depuis des années entre chrétiens et musulmans. L’harmonie est préservée grâce à la tolérance et la complicité des femmes. Alors que la guerre éclate à Beyrouth, les hommes voient monter en eux leur esprit belliqueux et absurde. Les femmes qui pleurent depuis trop longtemps de nombreux hommes morts, utilisent tous les stratagèmes possibles pour conserver cette paix au sein du village.

C’est un drame. Des femmes s’avancent, habillées de noir, dans la poussière, entonnant un chant langoureux, vers le cimetière où reposent un fils, un mari, un frère. Dans une harmonieuse chorégraphie, chacune se dirige, avec la même souffrance, vers le carré de terre qui lui est réservé. Les chrétiennes d’un côté, les musulmanes de l’autre. C’est autour du café du village que se retrouvent les habitants. Là, les différences religieuses n’existent plus.

C’est une comédie. Dans la douleur, les femmes feront tout pour ramener leurs hommes à la raison et leur faire comprendre leur bêtise. Quel que soit leur Dieu, chacune regorge d’idées pour vaincre. Car un petit complot malicieux vaut parfois mieux qu’une grosse bombe.
C’est une histoire d’amour. Entre un musulman et une chrétienne, l’attirance est inconcevable. Une romance compliquée, mais indubitable.

C’est une comédie musicale. Un peu mais pas trop. La musique et le chant rassemblent tous les hommes, toutes les femmes. Peu importe leur religion, le langage musical est universel.

C’est un hymne à la femme. Le personnage principal est interprété par l’éblouissante actrice et réalisatrice Nadine Labaki. A l’image de Carmen, libre et sauvage, elle déborde de sensualité. Avec des paysages sublimes, interprété principalement par des comédiens amateurs, le film est époustouflant de beauté et de lucidité.

C’est une fable. Il existe une vérité indéniable : derrière les convictions, nous ne faisons qu’un dans l’amour et la peine. La religion est souvent mère de bien des maux inutiles. La preuve que pour résoudre les conflits, les femmes ont sans doute des armes plus puissantes que celles des hommes.

Mrs Peel

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