jeudi 27 février 2014

Films de prison : un Top 5 "culture de cité"


En DVD : Dans la série "films de genre", les films carcéraux occupent une place à part dans mon panthéon cinéphilique. Personnellement, j’ai toujours bien aimé ça, avec une petite gêne, quand même. Ce goût pour des films souvent violents, dans un univers presque exclusivement masculin, j’avais un peu l’impression que c’était comme si j’aimais les films de gladiateur… Voir R a ainsi été pour moi l’occasion de dresser un palmarès des films de prison. Mais pas n’importe lequel : un top 5 "culture de cité". Parce que dans les quartiers, les films de prison ont la cote ! 



1) Les princes de la Ville (Blood in, blood out, 1993, Taylor Hackford) : longue fresque de trois heures, dans lesquels ont suit les parcours de trois cousins, Miklo, Cruz, and Paco ayant grandi ensemble dans un barrio de Los Angeles. Une très large partie du film se déroule (et a d’ailleurs été filmé) dans la prison de San Quentin. Culte pour certains, ce film s’inscrit en plein dans la mythologie des gangs latinos de LA. On y retrouve, pour des rôles secondaires, l’incontournable Danny Trejo (Machete), et Billy Bob Thornton. Un film probablement à l’origine de du titre de l’album éponyme du 113.



2) Midnight Express (1978, Alan Parker) : pas juste un film, mais une très efficace campagne de communication contre le trafic de drogue, tant des générations entières de fumeurs de bédo ont été traumatisés par la descente aux enfers de Brad Davis dans une prison turque. Et puis pour les petits jeunes qui se demandent qui est ce Giorgio dans le dernier album des Daft Punk, il est impératif de découvrir la bande originale de Moroder.



3) Un prophète (2009, Jacques Audiard). Dans un style où les ricains excellent, le film d’Audiard a pourtant toute sa place dans ce top 5. Mise en scène étourdissante, casting de "gueules", certes, mais acting d’une grande justesse. A côté du meilleur acteur français (Niels Arestrup), parfait comme toujours, Tahar Rahim explose. Et on découvre Leila Bekhti, et les excellents Reda Kateb (ébouriffant) et Slimane Dazi (génial). Audiard délivre (c’est le cas de le dire) un message optimiste, bien qu’un peu ambigu : le personnage de Tahar Rahim n’est rien, ou presque, quand il est incarcéré. Quand il sort, c’est un caïd à la tête d’une vraie clique. Et en plus, c’est Leila Bekhti qui vient le chercher… enfoiré, va ! La prison, ascenseur social ?



4) Sans rémission (American me, 1992, Edward James Olmos) : comme Les Princes de la Ville, le sujet s’attache à la vie des gangs mexicains dans une prison de LA, Folsom, des années 50 aux années 80. Devant et derrière la caméra, Edward James Olmos, l’inoubliable lieutenant Castillo de la série Miami Vice (Michael Mann) est magnifique. Egalement le titre d’un track de la Fonky Family : sûrement pas un hasard.



5) Oz (Tom Fontana, 1997-2003). En cinquième position, ce n’est pas un film, mais une série qui crée la surprise ! Trop peu connue, et pourtant exceptionnelle ! Diffusée à partir de 1998 sur série club, ce fut, pour quelques initiés, une énorme claque. Peut-être la première Grande série HBO diffusée en France. On suit, sur six saisons, une unité spéciale dans la prison de haute sécurité d’Oswald : Emerald city. Oz, c’est une excellente qualité d’écriture, une ambiance sonore incroyable, et des acteurs à leur meilleur. On y découvre notamment Eddie Falco, la femme de James Gandolfini dans les Sopranos.


On aurait pu aussi citer l’excellent Yasmine à la prison de femmes, d’Alain Payet, film de genre aussi, mais qui s’inscrit plutôt dans une autre catégorie, et qui a le mérite d’avoir un casting bien plus féminin que les cinq films précédents. Prestation très remarquée de Laura Lion, en avocate dévouée corps et âme (mais surtout corps) au soutien de sa cliente. Autres grands oubliés de ce palmarès : Les évadés, Luke la main froide, Papillon, Animal factory, les évadés d’Alcatraz. Mais bon, c'était un Top 5, tu ne vas pas me mettre en taule pour autant.

Fred Fenster

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