lundi 30 mai 2016

Bone Tomahawk : once a gore a time in the West

En DVD et Blu-ray : Mélanger les genres est risqué. Cowboys et Envahisseurs n'avait pas fait l'unanimité. Et voici que débarque Bone Tomahawk, un western qui va fricoter cette fois-ci avec le film d'horreur. Etonnant d'autant qu'il s'agit d'un premier film, indépendant, qui dégaine un casting six-coups : Kurt Russell, Patrick Wilson, Matthew Fox, Richard Jenkins, Lili Simmons et, David Arquette. 


Le film commence de manière très crue. Wild, Wild West. L'Ouest sauvage... Direction Bright Hope, une petite ville dont la tranquillité est bouleversée par un meurtre horrible et un triple enlèvement. Tout accuse une étrange tribu indienne, qui vit recluse dans les montagnes. Le shériff se met en route, accompagné de son vieil adjoint, d'un as de la gâchette et du mari boiteux de la kidnapée. Etrange équipage pour une équipée sauvage.



Angoisse à O.K. Corral

Pour son premier long-métrage en tant que réalisateur, S. Craig Zahler signe une oeuvre originale marquée par une belle maîtrise du rythme. Le recours aux plans fixes qui durent (avec parfois l'effet de sortir le spectateur de l'action) et la mise en place de séquences qui font la part belle aux longs échanges (dialogues ciselés d'ailleurs, écrits également par Zahler) instaurent une atmosphère décalée, qui en devient oppressante. On pense à Tarantino mais Zahler ne cherche pas à copier. D'autant que la musique (jouée par un ensemble de cordes) est rare. La violence éclate sans prévenir jusqu'à un dernier tiers de film angoissant, gore même. Pour autant, Zahler ne cède pas aux facilités du film d'horreur. 

Il s'appuie par ailleurs sur un casting talentueux : Kurt Russell en shérif tout droit sorti d'un western de la grande époque, Patrick Wilson en mari diminué par une grave blessure mais qui révèle tout son courage, Matthew Fox étonnant en dandy tueur d'Indiens, Richard Jenkins (Frangins malgré eux, Six Feet Under) méconnaissable en vieillard bavard, Lili Simmons (vue dans True Detective) en épouse qui n'a rien d'une potiche et David Arquette dans le rôle d'une belle ordure. Et chacun se donne à fond, visiblement heureux de se retrouver au générique d'un premier film qui n'évite pas quelques maladresses, mais qui s'avère déstabilisant et original.

L'édition de M6 Vidéo comprend par ailleurs un making of dans lequel les acteurs font part de leur plaisir d'avoir pris part à cette étrangeté cinématographique. Grand Prix du jury à Gérardmer mérité. A découvrir.

Anderton


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