mercredi 15 novembre 2017

Justice League : une super anthologie pour être à la page

A lire : Alors que Justice League sort ce mercredi sur nos écrans, Urban Comics a la bonne idée de publier un imposant recueil des aventures en BD de la célèbre équipe de super-héros.

 
En 400 pages, l'éditeur de DC Comics en France propose de survoler l'histoire du groupe qui réunit Superman, Batman, Wonder Woman, Aquaman, Flash et consorts. Douze récits emblématiques, publiés entre 1960 et 2017, sont mis à l'honneur. Chacun d'entre eux est précédé d'un texte introductif qui replace la BD dans son contexte et présente les artistes à l'origine des planches - ce qui est parfait pour tous les lecteurs (dont moi) qui ne sont pas familiarisés avec une saga portant sur près de soixante ans !
 
Le principe même de ce recueil est de voyager dans le temps et d'accompagner les héros capés (ou non) dans leur évolution. La naïveté des débuts laisse progressivement place à des récits plus étoffés, mieux construits, dans lesquels les personnages prennent de l'épaisseur psychologique. Les zones d'ombres surgissent, la dynamique de groupe en est bouleversée. Certains membres s'en vont avant de revenir, d'autres débarquent... C'est d'ailleurs intéressant de constater que dans les premiers récits, les auteurs ont du mal à mettre en scène tous les personnages ensemble : Superman, Batman et Wonder Woman sont un peu en retrait, comme pour ne pas cannibaliser l'aventure. Et quand il s'agit d'affronter un ennemi, la ligue se scinde en duos ou trios. Quant aux méchants, eux aussi, ont bien changé : Starro, l'alien qui ressemble à une gigantesque étoile de mer et vient attaquer la Terre (1960), n'a rien à voir avec Darkseid (1970), dont le but avoué est de détruire l'univers.
 
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Mais il ne faudrait pas penser que les premières aventures sont lénifiantes. Dans Ainsi périt mon monde (1969), Dennis O'Neil et Dick Dillin racontent les ravages d'une guerre extra-terrestre dans l'espace, qui fait évidemment penser aux conséquences dramatiques que pourrait avoir la guerre froide sur Terre. Et lorsque la Justice League of America (c'était son nom à l'époque) intervient, elle utilise un satellite soviétique pour se tirer d'affaire !

"Pas de cri de guerre"
 
Evidemment, les comparaisons avec les personnages de Marvel viennent à l'esprit du lecteur. Certains super-héros sont très proches de leurs homologues chez le concurrent - le cas le plus flagrant est celui d'Extensiman qui a les mêmes caractéristiques que celles de Reed Richards, des Fantastic Four, à savoir un corps élastique. Mais l'inverse est également vrai, chaque éditeur s'étant parfois inspiré des créations de l'autre pour ajouter un super-héros à son catalogue. A la lecture de cette anthologie, on pense aussi à la manière dont Marvel a abordé la vie d'un super-collectif, notamment les Avengers. D'autant que l'équipe de DC Comics y fait parfois référence sans les nommer. Ainsi, dans Une ligue divisée (1982), la 200e aventure de la Justice League of America, le scénariste Gerry Conway écrit-il, en parlant de Superman & co : "Ils n'ont pas de cri de guerre mais ils n'en ont pas besoin (...) et ce n'est pas un slogan qui fait leur force mais leur identité". Une pique balancée aux Vengeurs et à leur célèbre cri : "Vengeurs Rassemblement !".
 
L'autre grand intérêt de l'ouvrage, c'est de découvrir l'étendue des talents ayant oeuvré sur la JLA. George Perez, Doug Mahnke, Dick Dillin ou Dan Jurgens au dessin ; Gerry Conway, J.M. de Matteis ou Mark Millar au scénario. Parmi beaucoup d'autres dont les travaux sont compilés. Autant de styles graphiques, d'approches qui enrichissent la série, lui faisant prendre des tournures inattendues, parfois innovantes. Avec, au bout du compte et quelle que soit la qualité du film, un grand, grand plaisir de lecture.
 
 
Anderton

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